Collège Dictionnaires Machtotz France

Norayr E. VROUYR
[ Թարգմ. Նորայր Է. ՎՐՈՅՐ ]
( 1883 - 1956 )

L'auteur

 
N.V. est né à Constantinople le 5 août 1883 de parents arméniens. II perd sa mère alors qu'il a à peine cinq ans et est élevé par son père et une tante. Dans cette grande ville cosmopolite où se côtoient Turcs, Grecs, Arméniens, Italiens, Bulgares, Albanais, Juifs sefardim et une colonie européenne aussi importante que variée, il fréquente la "Deutsche Schule", parle aisément huit langues et se prépare à faire des études de médecine, tandis que son frère Kissak se destine à la carrière musicale.
Si à Constantinople, la vie se déroule normalement, car les ambassades y sont présentes, il n'en est pas de même dans les provinces: l'extermination des Arméniens a commencé sous le règne du sultan Abdul Hamid. Prévoyant en quelque sorte le drame qui va se dérouler dix ans plus tard, le père Vrouyr décide d'envoyer ses deux fils en Europe, persuadé de les sauver ainsi, tout en leur donnant une chance de mener une vie harmonieuse.
En 1903, on verra descendre de l'Orient-Express les deux frères en gare de Bruxelles. Kissak s'inscrit au Conservatoire de Bruxelles, mondialement réputé pour sa classe de violon. Il y obtiendra un premier prix et poursuivra sous d'autres cieux une brillante carrière. Norayr devra rapidement déchanter, car ses moyens d'existence ne suffisent pas pour faire des études universitaires. En 1905, il se fait engager par un compatriote, négociant en tapis d'Orient, Garabed Carakehian. II se marie en 1907 avec une Arménienne de Constantinople qui habite à Bruxelles avec sa famille. Trois enfants naissent de cette union heureuse. Lorsqu'éclate la grande guerre, le réfugié ottoman, craignant d'être enrôlé par les Turcs, alliés des Allemands, passe en Hollande avec sa famille et ouvre son premier magasin de tapis à La Haye. Mais il est habité du regret lancinant de ne pouvoir accomplir des études. Tout en menant une activité commerciale, il décide de se consacrer aux philologies orientales. Il veut étudier l'étymologie de sa langue maternelle. Autodidacte, il étudie tout d'abord l'arménien classique, ensuite l'hébreu, l'arabe, le persan, le sumérien etc... La guerre finie, il s'installe à Anvers et devient bientôt le marchand le plus réputé de la place.

Survient alors la plus grande crise économique du siècle. Apres quelques années florissantes, ce sont les années difficiles qui précèdent la seconde guerre mondiale, assombries davantage encore par la mort de sa femme. Il installe une petite imprimerie (c'est le métier de son père) pour son fils cadet captif en Allemagne. Il surveillera l'impression de son "Répertoire étymologique de l'arménien" (1ère partie) suivi des "Inscriptions ourartéennes et annales des rois d'Assyrie".
En 1941 il va enfin réaliser son voeu de jeunesse, lorsqu'il s'inscrit comme élève libre à l'Université de Louvain, au cours de Mgr Ryckmans avec qui il se liera d'amitié plus tard. Au lendemain de la guerre, il aura la douleur de perdre son fils aîné Ara, artiste doué, auquel il a dédié le présent ouvrage.
Il participe à différents congrès à Paris, Istanbul, Cambridge, Leiden notamment. Norayr Vrouyr meurt le 23 avril 1956.

ligne
Livre numéro 201
Norayr E. VROUYR --- Cliquer pour agrandir Répertoire étymologique de l'arménien - II
            [ Թարգմ. Ստուգաբանական ցուցակ հայերէնի - Բ. Մաս ]
Titre : Répertoire étymologique de l'arménien - II / auteur(s) : Norayr E. VROUYR - dans ses relations avec les langues des pays voisins, seconde partie : sanscrit, avesta, pehlevi, grec, latin, persan
Editeur : Peeters
Année : 1993
Imprimeur/Fabricant :
Description : 493 p. 19 x 24,5 cm
Collection :
Notes : Editions Peeters, Louvain (Belgique)
Autres auteurs :
Sujets : Armenie -- Langue
ISBN : 9789068314038
Bibliothèque :  
Prix :
Achat possible sur :  

Commentaire :

Les enfants de N. Vrouyr, Anaïs et Tigrane, quoique non avertis en la matière, ont considéré comme un devoir filial d'éditer la deuxième partie de l'ouvrage qui traite des langues indo-européennes, en se référant aux manuscrits de leur père, qui aura consacré plus de trente années de sa vie à l'étude et à l'élaboration de cet ouvrage, présenté enfin de manière complète.

Livre numéro 200
Norayr E. VROUYR --- Cliquer pour agrandir Répertoire étymologique de l'arménien - I
            [ Թարգմ. Ստուգաբանական ցուցակ հայերէնի - Ա. Մաս ]
Titre : Répertoire étymologique de l'arménien - I / auteur(s) : Norayr E. VROUYR - dans ses relations avec les langues des pays voisins, première partie : accadien, sumérien, ourartéen, hittite, araméen, hébreu, syriaque, arabe
Editeur : Anvers : Editeur-Imprimeur T.Vrouyr, 4 place de la Com
Année : 1948
Imprimeur/Fabricant : Imprimerie T. Vrouyr à Anvers
Description : 301 p. 19 x 24,5 cm
Collection :
Notes : Introduction, tableau des abréviations
Autres auteurs :
Sujets : Armenie -- Langue
ISBN :
Bibliothèque :  
Prix :
Achat possible sur :  

Commentaire :

CONTENU

Introduction, page 9
Modes de transformation, page 12
Accadien (Assyro-Babylonien) , page 15
Sumérien, page 67
Racines sumériennes, page 79
Hittite, page 81
Ourartéen, page 85
Araméen et hébreu, page 91
L'alphabet hébreu, page 205
L'alphabet arménien, page 206
L'alphabet syriaque, page 207
L'alphabet arabe, page 208
Syriaque, page 210
Arabe, page 260
Les racines homogènes, page 279


Introduction

La langue arménienne est indubitablement indo-européenne.
Sa grammaire a été suffisamment traitée par des arménologues célèbres qui ont reconnu à l'arménien un rang important parmi les langues classiques.
Le présent ouvrage étudie l'étymologie et l'évolution de cette langue, qui porte en elle les empreintes de sa longue histoire. Si la terre mésopotamienne a conservé dans son sein des tablettes et des cylindres à caractères cunéiformes, pour nous les restituer 25 siècles plus tard, il en est de même de la langue arménienne, qui est restée une source vivante et riche de documentation. Elle contient dans son vocabulaire des mois sumériens, ourartéens et accadiens. Son origine lointaine penche vers le sumérien, qui n'appartient pas au groupe sémitique. Le chapitre de cet ouvrage qui traite de ces langues en apporte des preuves.
Le sumérien, 1' accadien, le hittite et l'ourartéen, disparaissent avec Darius (6ime siècle av. J.C.), toutefois, maints de leurs vocables restent acquis à l'arménien.
Dès le début de l'ère indo-européenne, la langue arménienne s'adapte ; elle subit la pénétration du sanscrit et de l'avesta qui supplantent les influences anciennes. Son vocabulaire s'enrichit d'une façon remarquable et sa grammaire se transforme complètement.
La pénétration de la civilisation grecque en Asie-Mineure, influe heureusement sur la destinée du langage arménien. Edesse en ayant tiré parti, la langue syriaque se développe et prête même quelques mots usuels à l'arménien.
Plus tard, des mots ecclésiastiques grecs se propagent dans l'arménien. C'est l'époque de la conversion au christianisme.
L'Arménie, par les vicissitudes de sa vie politique, arrive à perdre, au seuil du 5ième siècle, son alphabet propre. Pourquoi ? Comment ?
La question reste posée et il est bien difficile d'y répondre avec les données dont il est possible de disposer aujourd'hui. Un peuple qui possède à cette époque lointaine une grammaire parfaite n'a plus d'alphabet. On procéda alors à la création des caractères, au nombre de 36. Faute d'une meilleure version, acceptons, sous réserve, cette explication. Les disciples des évêques Sahag et Mesrop, les inventeurs des caractères arméniens, entreprennent alors la traduction de l'ancien et du nouveau Testament, travail qui reste l'un des monuments de l'arménien classique.
Et, pour la dernière fois dans son histoire, le vocabulaire arménien est influencé par une langue étrangère : l'hébreu. On ne s'en apercevra que 15 siècles plus tard.
Les musulmans n'ont jamais pu imposer leur culture aux arméniens ni influencer la langue arménienne les quelques mots arabes signalés dans cet ouvrage sont peu importants et même ignorés de la plupart des écrivains.
Tel est l'historique de la langue arménienne à travers les quelque 3.000 ans de son existence,
L'ourartéen, connu par les inscriptions de la ville de Van et de quelques autres localités de l'Arménie orientale, n'a pu être déchiffré jusqu'ici d'une façon satisfaisante. La difficulté provient aussi du petit nombre d'inscriptions. On a été plus heureux pour le hittite. Le sumérien, quoique incomplètement connu, nous est d'une utilité précieuse et semble former la base de toutes les langues écrites au poinçon.
Quelques philologues ont pu, autrefois, à l'aide de l'hébreu, reconstituer la langue assyro-babylonienne (1'accadien), les langues sémitiques gardant entre elles une forte ressemblance. Le déchiffrement des langues non-sémitiques, comme le sumérien, l'ourartéen et le hittite, cause de grandes difficultés aux linguistes. Elles seront surmontées petit à petit et sans aucun doute au profit de l'arménien dont les affinités avec ces langues seront clairement prouvées.
Nous regrettons de devoir clôturer notre étude en cette période de guerre mondiale alors que les fouilles archéologiques des dernières années étaient pleines de promesses... mais on n'aura jamais écrit ni publié trop tôt ou trop tard un ouvrage philologique.
N. V .


ligne

  Retour à l'Index des auteurs