Mgr Arsen AYDENIAN (7/19 janv. 1825, Constantinople – 8/21 juillet 1902, Vienne, Autriche)
Արսէն Արքեպ. ԱՅՏԸՆԵԱՆ (7/19 յունուար 1825, Պոլիս – 8/21 յուլիս 1902, Վիեննա)

Linguiste-grammairien, de l’ordre de la Congrégation Mekhitariste de Vienne. Mgr Aydenian est un fin connaisseur de plusieurs langues.
Il a assumé plusieurs fonctions jusqu’à la charge de  Père supérieur de la Congrégation. Il est le fondateur du mensuel d’arménologie « Hantès Amsorya » [Revue mensuelle] édité par les Pères de Vienne, dans laquelle il a fait paraître ces nombreux articles linguistiques. Son livre : « Քննական քերականութիւն աշխարհաբար կամ արդի հայերէն լեզուի » [Grammaire critique de la langue arménienne moderne], (Vienne, 1866 réédité en 1883) est un ouvrage fondamental pour l’histoire de la langue arménienne, la Grammaire critique, est précédé d’une introduction exposant des vues très modernes sur le rapport entre langue littéraire et dialectes. Elle constitue une description encore inégalée de l’arménien occidental alors en formation, tout en respectant le krapar, l’arménien classique.

Grammaire critique de la langue arménienne moderne>>


 

Mesrop Machtots  (vers 361, à Hatsegats, Arménie — 17 févr. 440, à Vagharchabad, Arménie)
Մեսրոպ Մաշտոց (մօտ 361, Հացեկաց - 17 փետ. 440, Վաղարշապատ)


Machtotz

Eglise apostolique arménienne Sainte-Marie à Décines (© Philippe Pilibossian)

Mesrop Machtots, figure dominante de l'Arménie
par
Jean Delisle et Judith Woodsworth

Christianisation de l'Arménie (date traditionnelle : 301)

De tradition, l'Église arménienne affirme ses origines apostoliques. L'évangélisation du pays aurait été amorcée par deux des douze apôtres du Christ, saint Barthélemy et surtout saint Jude ou Thaddée. Au début du IV' siècle, sous l'impulsion de Grégoire l'Illuminateur (vers 240 - vers 326), le royaume adhère au christianisme. La conversion officielle de l'Arménie, marquée par le baptême d'environ quatre millions de chrétiens en quelques mois, eut lieu en 3146, peu après la promulgation de l'édit de Milan, par lequel les empereurs romains Constantin et Licinius tolèrent, sans l'officialiser, le culte chrétien dans l'Empire. Saint Grégoire ne tarda pas à faire construire, sur les fondations d'un sanctuaire païen, la cathédrale d'Etchmiadzine, la toute première de la chrétienté.

Cette adhésion au christianisme scelle le destin des Arméniens : situé à l'avant-poste de l'Occident chrétien, le peuple arménien sera animé d'un fort sentiment d'indépendance morale, d'un sens profond de son unité et d'un infatigable dynamisme sur le plan culturel. Mais en même temps, il vivra cruellement son isolement et subira tour à tour l'oppression des Perses, des Arabes et des Turcs.

Nécessité d'un alphabet propre pour l'arménien

L'enseignement des Écritures en Arménie est d'abord dispensé en grec et en syriaque. Lors des offices religieux, on a recours à l'interprétation. Ces deux langues, les seules qui soient écrites, sont aussi celles de l'administration publique; le pehlvi y est aussi en usage. La langue écrite est donc par la force des choses une langue essentiellement de traduction. À l'époque, l'Arménie est sous le joug des Perses, qui, dans les territoires soumis à leur domination, se montrent hostiles à la diffusion des lettres grecques, car elles risquent de servir les intérêts de Byzance. Seule la littérature syriaque trouve grâce à leurs yeux. L'usage de langues étrangères dans les domaines de la culture et de l'administration publique ne va pas sans présenter de graves inconvénients. Aussi, la nécessité de créer un alphabet arménien s'impose-t-elle de plus en plus.

Hratchia Adjarian (1876, Constantinople – 16 avril 1953, Erevan)
Հրաչեայ Աճառեան (1876, Պոլիս – 16 ապրիլ 1953, Երեւան)
 

Hratchia Adjarian

Hratchia Adjarian est un linguiste arménien spécialisé dans l'étude de l'arménien et de ses dialectes. Il est considéré comme le fondateur de la dialectologie arménienne. Sa thèse de doctorat (1909) fut dirigée par Antoine Meillet. Une université à Erevan porte aujourd'hui son nom.

Publications en français

« Croisements de mots en arménien », Mémoires de la Société de Linguistique - n° X, Paris, 1898
« Etude sur la langue laze », Mémoires de la Société de Linguistique - n° X, Paris, 1898
 « Les explosives de l’ancien arménien », La Parole ou Revue internationale de Rhinologie, Otologie, Laryngologie et Phonétique expérimentale, Paris, 1899
 « Gutturales issues de semi-occlusives par dissimilation », Mémoires de la Société de Linguistique - n° XIV, Paris, 1906-08
 « Étymologies arméniennes », Mémoires de la Société de Linguistique - n° XV, Paris, 1908-1909
« Classification des dialectes arméniens », Champion, Paris, 1909
 « Recueil de mots kurdes en dialecte de Novo-Bayazet », Mémoires de la Société de Linguistique - n° XVI, Paris, 1909-11
 « Étymologies arméniennes » (suite), Mémoires de la Société de Linguistique - n° XX, Paris, 1918
 « Étymologies arméniennes », Revue Études Arméniennes, III, Librairie Paul Geuthner, Paris, 1923


Ouvrages en arménien

«Հայերէն արմատական բառարան» [Dictionnaire étymologique de l'arménien, Erevan], 1926-1935
«Լիակատար քերականութիւն Հայոց լեզուի՝ համեմատութեամբ 562 լեզուներու», 12 հատոր, Հայկական ՍՍՌԳԱ հրատ. Երեւան: [Grammaire intégrale de la langue arménienne, comparé à 562 langues, 12 volumes, Éd. Ac. Sci. d'Arménie, Erevan]
«Հայոց անձնանունների բառարան» 5 հատոր, [Dictionnaire des prénoms, 5 volumes], 1942-1962
«Հայոց լեզուի պատմութիւն» 2 հատոր, [Histoire de la langue arménienne, 2 volumes], 1942-1962
«Մ. Մաշտոցի եւ գրերու գիւտի պատմութեան աղբիւրները ու անոնց քննութիւնը» [Histoire de l'invention des lettres de M. Machtots et de leurs étude], 1907
«Հայոց գրերը» [Les lettres arméniennes], 1925
ainsi que des catalogues de manuscrits arméniens.

Article en arménien par le Père Nersès Akinian sur Hratchia Adjarian, à son décès, dans  «Hantès Amsorya», 67 ème année, 1953, Juillet-Septembre 1953, pages 443-465(pdf 1,3 Mo) 
 
Antoine Meillet (11 nov. 1866, Moulins - 21 sept. 1936, Châteaumeillant)
Անթուան Մէյէ (11 նոյ. 1866, Մուլէն - 21 սեպտ. 1936, Շաթօմէյան)

Antoine MeilletPaul Jules Antoine Meillet est le principal linguiste français des premières décennies du XXe siècle.

Elève d'Eugène Carrière, il a suivi les cours de Hübschmann en Autriche, puis chez les Mékhitaristes de Vienne, de 1890 à 1891. Il ira à Tiflis puis Etchmiadzine, puis chez les Mékhitaristes de Venise dont il deviendra membre de l'Académie de Saint-Lazare.

Antoine Meillet devint maître de conférences à l’École pratique des hautes études où il formera un de ses meilleurs élèves, Hratchia Adjarian qui sera un des meilleurs linguistes arméniens du XXe siècle. Il sera professeur d'arménien de 1902 à 1906 à l'Ecole des Langues orientales.

En 1906, il est élu au Collège de France à la chaire de grammaire comparée où il enseigne pendant trente ans et, en 1925, est nommé président de la IVe section de l’École pratique des hautes études. Ses études de grammaire comparée l’amenèrent à s’intéresser à la notion d’indo-européanisme, et il publia, dès 1903, une Introduction à l’étude comparative des langues indo-européennes. Suivirent une série d’ouvrages sur les langues qu’il aborda dans le cadre de son enseignement, comme par exemple Le Slave commun (1914), Grammaire du vieux perse (1915), Caractères généraux des langues germaniques.

Si Antoine Meillet s’est intéressé à l’enseignement de Ferdinand de Saussure (qui posa les fondements d’une analyse des structures internes de la langue), il a cependant inscrit ses travaux dans la lignée durkheimienne, ce qui a fait de lui l’un des premiers sociolinguistes français.

D'aspect sévère et un peu distant, il figure dans tous les comités arménophiles et il sera un actif participant de la "Délégation nationale arménienne devant la Conférence de la Paix".

Il devint le fondateur, avec Charles Diehl et Frédéric Macler de la première Revue des Etudes Arméniennes durant 10 ans. Ce fut lui qui déclara que la langue arménienne était parfaite.

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Extrait de l'Avant propos d'Émile Benveniste du livre : "Étude de Linguistique et de philologie arménienne"

d'Antoine Meillet, Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 1962.

… Antoine Meillet s'était tourné vers l'arménien dès le début de ses études. Après un apprentissage auprès de Carrière, puis chez les Mekhitaristes de Vienne, il avait été en 1891 compléter sa formation à Etchmiadzine. Tous ses travaux témoignent de la solidité de sa préparation. L'étendue de ses lectures, sa familiarité avec la tradition philologique des textes aussi bien que son expérience de l'arménien moderne faisaient déjà de lui un arméniste accompli. Et ces connaissances étaient mises en œuvre avec les qualités magistrales que tant d'autres œuvres devaient confirmer. Toujours l'arménien est resté son domaine de prédilection. On sait que, dans ses dernières années, A. Meillet était revenu à l'arménien, pour suivant cette fois des recherches d'ordre surtout étymologique, comme pour refermer autour des études qui lui étaient chères le cercle de son existence entière. Malgré le temps écoulé, ces pages n'ont pas vieilli…

Cette analyse [de Meillet] préparait par avance les cadres de descriptions partielles, plus fouillées,c omme celles que nous devons à S. Lyonnet ou à H. Vogt…

L'ouvrage a ainsi une unité manifeste. Pour le linguiste comme pour l'étudiant, il complète les indications beaucoup plus sommaires de l'Altarmenisches Elementarbuch

Il faut souhaiter que ce volume soit complété par un recueildes articles si nombreux que Meillet a consacrés à la phonétique, à la morphologie et à l'étymologie de l'arménien.On pourra ainsi embrasser dans sa totalité la contribution fondamentale de Meillet à la linguistique arménienne et en faire durer les enseignements.

Émile Benveniste, 1962

voir dans la bibliographie de notre site les ouvrages d'Antoine Meillet>>


Johann Heinrich Hübschmann (1er juillet 1848, Erfurt, Allemagne — 20 janvier 1908, Fribourg, Allemagne)
Եոհան Հայնրիխ Հիւպշման (1 յուլիս 1848, Էրֆուրթ, Գերմանիա — 20 յունուար 1908, Ֆրայպուրկ, Գերմանիա)

Linguiste, fondateur de l’arménologie en AlleHubschmannmagne.

Johann Heinrich Hübschmann est fils d’un propriétaire de scieries. Après une scolarité à Erfurt, il entreprend  des études de linguistiques à Iéna, Tübingen, Leipzig et Munich de langues sémitiques et orientales. En mars 1874, il part à Venise, pour apprendre la langue arménienne auprès des Pères mekhitaristes de Saint-Lazare. En 1875, il obtient son doctorat de l’Université de Leipzig. En 1876, il devient professeur des langues iraniennes à l'université de Leipzig et, l'année suivante, de philologie comparative à Strasbourg.

Depuis 1875, la langue arménienne était devenue le point central de ses travaux. Il lui revient la preuve définitive que l'arménien est une branche indépendante de la famille indo-européenne, et ne fait partie des langues iraniennes, ni aryennes (indo-iraniennes). Hübschmann  dut défendre ce nouveau principe contre une forte opposition. Ses travaux lui valent jusqu’à aujourd’hui l’admiration des Arméniens. De l’ensemble de ses travaux, seule la première partie de sa Grammaire arménienne a été publiée, exclusivement consacrée à l’étymologie. Mais cet ouvrage, a la clarté digne d’éloges, est encore un outil indispensable. Un autre des ses travaux sur les arméniens porte sur « Les anciens noms de lieux arméniens ».

On retiendra également de ses nombreux travaux Das indogermanische Vocalsystem, son livre Etymologie und Lautlehre der ossetischen Sprache et ses Persischen Studien.

 Il est inhumé au cimetière Saint-Louis de Strasbourg.

 


 

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14/03/2024
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