Anahïd Donabedian (Née en 1962 à Lyon)
Անահիտ Տօնապետեան (ծնած է 1962 Lyon)
 
Anahid DonabedianAprès deux années au lycée (agrégée de russe, option linguistique), et une disponibilité pour achever ma thèse de doctorat en linguistique arménienne, soutenue en février 1991, j’ai été recrutée à l’Inalco (1991 : ATER, responsable de section, 1993 : MCF, 2002 : PU). J’ai bénéficié de périodes en délégation, au CNRS (1997 pour l’HDR, 2010 comme DU), puis avec l’IRD à l’Université Américaine de Beyrouth (2013-16).
Je me suis investie dès le début dans la structuration du cursus d’arménien à l’Inalco avec la création d’une Licence en 1996, répondant notamment au besoin de formation d’enseignants d’arménien des écoles privées sous contrat. J’ai enseigné la grammaire et la linguistique de l’arménien occidental, l’histoire de la langue dans son contexte régional géopolitique et culturel.
Parallèlement, je me suis investie dans les activités transversales en linguistique, dès 1993 j’ai assuré avec C. Bonnot un séminaire de DEA Théories et données linguistiques, puis, à la demande des collègues avec qui nous avons créé le Cercle de Linguistique de l’Inalco en 1995, j’ai animé ce groupe informel, rapidement reconnu par le CS, et à l’activité scientifique intense (deux journées d’études par an, création des Cahiers de linguistique de l’Inalco, écoles d’été, interlocuteur de l’ED pour la linguistique – organisation des journées doctorales de linguistique, mise en place d’un séminaire doctoral). En 1998, le Cercle de Linguistique, labellisé PPF pour trois contrats quadriennaux, est devenu le fer de lance de la réflexion sur les enseignements disciplinaires et la transversalité à l’Inalco : j’ai été responsable des enseignements transversaux de linguistique. Puis en vue du contrat 2010-2013, j’ai porté le projet de création de l’UMR SeDyL (fusion du CLI et de l’UMR CELIA) dont j’ai été la première directrice d’unité. Dans le même temps, à la demande du CS, j’ai conduit la réflexion des Cahiers de Linguistique pour étendre l’assise de la revue, ce qui a abouti à un rapprochement avec Faits de Langues, dont, à la demande des fondateurs, j’ai accepté de prendre la direction avec R. Mir Samii en 2011 : internationalisation, introduction de numéros non thématiques, référencement, et pour cela changement d’éditeur avec le passage d’Ophrys à Peter Lang. En 2018, suite à un litige, Faits de Langues a quitté Peter Lang, rejoignant Brill, où la revue a pris un élan nouveau, dans des conditions de visibilité internationale réelle, qui sont déjà sensibles sur les soumissions que nous avons à traiter. Cette migration dans toutes ses dimensions (conditions juridiques, modalités d’administration scientifique en ligne, harmonisation avec les standards de Brill tout en conservant l’identité de la revue), ont exigé un investissement extrêmement important pendant toute l’année 2018. 
Parmi mes différentes responsabilités collectives à l’Inalco, dans le domaine pédagogique, j’ai joué un rôle important dans le passage de l’Inalco au LMD : à partir de 2005 en tant que directrice des Masters, j’ai conduit l’élaboration de la première offre de masters de l’établissement et la négociation de deux contrats d’établissement (2006-2010 et 2010-2013), avec une restructuration en profondeur exigeant d’animer et modérer la réflexion collective autour du changement, mais aussi d’assister les équipes dans la construction des maquettes (j’ai également été à l’initiative du master conjoint SDL avec Paris 3, où je suis actuellement responsable du parcours acquisition pour l’Inalco). J’ai cumulé cette tâche avec celle de DU pendant un semestre dans l’attente d’un successeur, période lourde, sachant que SeDyL alors encore FRE était soumis à rapport à un an (09/10), et que par ailleurs dès juin 2010 l’Inalco me demandait de m’impliquer dans le comité de pilotage du Labex EFL soutenu par Sorbonne Paris Cité. Le dossier, dont la rédaction collective (5 copilotes) a exigé un investissement difficile à mesurer, a été retenu dans la toute première sélection et il a été renouvelé en février 2019 pour cinq ans. Depuis décembre 2011, je suis Directrice-adjointe au sein de l’équipe de direction du Labex, responsabilité que j’ai conservée durant ma délégation au Liban, une grande partie du travail de direction étant conduit par réunions en ligne.
Après ces années de très intense investissement collectif, la délégation au Liban que j’ai obtenue courant 2013 m’a permis de prendre un peu de recul, et de repenser mes priorités en termes de recherche. En effet, l’engagement dans les responsabilités collectives, tant au niveau pédagogique que dans celui de la recherche, a marqué ma carrière dès le début, y compris avec l’organisation de plusieurs colloques, en linguistique générale ou en études arméniennes, et de nombreuses activités collectives qui m’ont permis de jouer un rôle central dans l’animation des études arméniennes en France et de la linguistique arménienne au plan international. Cependant, mon activité de recherche est restée constante. Le premier domaine dans lequel j’ai eu un rayonnement international est l’évidentialité/mirativité (médiatif), avec ma participation au volume Guentcheva (1996) poursuivi par d’autres travaux sur le TAM et la saillance (voir annexe). J’ai abordé de nombreux aspects typologiques de la grammaire de l’arménien moderne et j’ai une grammaire en cours. Par ailleurs, l’arménien occidental étant une langue dont la normalisation fait débat, il était fondamental de travailler sur un corpus électronique, ce que j’ai fait dès ma thèse avec les moyens de l’époque (DOS et pilotes ASCII), et que je poursuis avec un corpus d’arménien occidental lemmatisé et annoté avec NooJ, sur lequel j’ai dirigé plusieurs mémoires et thèses en France et au Liban. L’évolution de ce corpus dans un nouveau cadre a également fait l’objet de plusieurs publications en 2020. En 2021 j’ai assisté Victoria Khurshudyan dans le montage du projet ANR DALiH 2022-2025 (construction d’un corpus multivariationnel de l’arménien et étude des enjeux de l’annotation de cette variation en termes linguistiques et TAL) en tant que responsable scientifique, projet qui a été accepté avec un budget de plus de 450K€. L’arménien étant une langue en contact dans une région sur laquelle les études aréales sont assez récentes, la question des effets grammaticaux du contact de langues dans la région Anatolie/Caucase/Iran est également au centre de mes intérêts (opération du Labex EFL que je dirige avec Pollet Samvelian et publication en 2020). Dans ce domaine, j’ai été à l’origine, avec P. Samvelian, de la création du réseau LACIM (http://lacim.net) qui a déjà donné lieu depuis 2020 à un webinaire permanent, un cours international, et, en 2022, un colloque international et une publication d’ouvrage. Je suis également responsable scientifique pour SeDyL de l’ANR ABLA 2022-2025 portée par Evangelia Adamou (Lacito) sur le contact de langues dans les Balkans.
Au Liban, j’ai approfondi la question du plurilinguisme et des représentations linguistiques, et la valorisation de la recherche dans ce domaine. J’ai créé en 2017 un projet international de formation des enseignants d’arménien des écoles de la diaspora, sanctionné par un diplôme de l’Inalco (voir ci-dessous formation), conçu avec mon ex-doctorante A. al-Bataineh, avec qui nous avions aussi conduit un projet pour la DGLFLF sur l’arménien occidental en France en 2014. Cette formation, assurée en arménien, fait l’objet d’une recherche sur son impact pour la transmission de l’arménien occidental, langue en danger, que j’ai également contribué à outiller avec le dictionnaire www.parastan.fr (35000 entrées, voir travaux marquants). Elle s’est élargie à de nouveaux publics en ligne en 2020, et a débouché sur la création en septembre 2021 du très innovant Master International en Etudes Arméniennes IMAS (en langue arménienne et à distance), destiné à répondre à une demande explicite, et dont le succès a dépassé nos espérances (nous avons dû admettre 24 candidats au lieu des 15 places initialement prévues) (brochure accessible ici). La direction de cette formation, sans le soutien d’un directeur des études, a représenté et représente toujours un effort considérable de ma part (création de la maquette, obtention des crédits pour la création des nouveaux cours, présentation des dossiers aux instances, recrutement des collègues internationaux, réalisation de brochures trilingues, mise en place du cahier des charges des cours, communication auprès des publics intéressés, réponse aux demandes des candidats en amont de e-candidat, traitement des 37 candidatures sur e-candidat, assistance aux inscriptions administratives et pédagogiques, et de manière générale à la compréhension du système français – évaluation et notation, calendriers, stages, etc. pour les étudiants non francophones, toutes charges difficiles à déléguer du fait qu’elles devaient entièrement être assurées en arménien). En 2022-2023 s’ajoutera à cela l’encadrement des mémoires et stages des étudiants de M2. Je mesure actuellement que cet investissement, que je ne regrette cependant pas, est en réalité aux limites du raisonnable.   
 
Responsable de la licence d’arménien de l’Inalco et du parcours arménien du master LLCE de l’Inalco depuis leur création.
 
Responsabilité du diplôme international ‘Enseigner l’arménien occidental en diaspora’ de l’Inalco. Montage de la formation, communication, sélection des candidats, validation des projets d’implémentation. 15 inscrits par an (sur sélection), la formation existe depuis 2017 (déjà 3 promotions de diplômés). Diplôme international accessible sans maîtrise du français, assuré sous forme de cours intensif d’été en immersion jusqu’à la pandémie. Depuis la création du master IMAS, les enseignements qui me concernent sont mutualisés entre les deux formations et assurés à distance dans le courant de l’année.
Responsable du Master international en études arméniennes ouvert en septembre 2021. La formation, entièrement délivrée en arménien, s’appuie sur l’adaptation d’enseignements existants, et la création d’enseignements impliquant des collègues internationaux (notamment Genève, Oxford, Athènes, Berlin) Diplôme international à distance accessible sans maîtrise du français. Voir la présentation générale de mes activités concernant l’investissement représenté par ce projet.
Direction de thèses : 9 thèses soutenues, et 3 en cours
 
Chevalier de la légion d’honneur (depuis 2014)

Membre étranger de l’Académie des Sciences d’Arménie (depuis 2012)

 

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History of the Congregation

In a narrow lane in the seventh district of Vienna a fine view is revealed. On top of the main door of a long building one sees a coat of arms crowned by a bishop’s mitre. It adornes the gate of the Mekhitarist monastery. For 200 years these Armenian monks have been devoted to the preservation of the Armenian heritage. Thus the monastery has grown into a unique centre of Armenian spiritual and cultural tradition. But how did it come about that Armenian-Catholic monks live just in Vienna, working and praying here according to the rule of St Benedict?

When Mekhitar of Sebaste, born in 1676, founded his congregation in Constantinople on September 8, 1701, he certainly had not the faintest notion that he would one day become one of the most important persons of the Armenian cultural history.

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Mekhitar and his fellows soon left the Ottoman Empire and founded a monastery in Methoni at the southwestern point of the Peloponnese, which was then Venetian. Even at that time they adopted the Benedictine rule and Pope Clement XI confirmed them officially as Benedictines. Since then the Mekhitarists are properly called »Armenian Benedictines«. But Methoni fell to the Sultan, the monks followed the withdrawing Venetians and finally received from the Duke one of the little islands in the laguna of Venice. There at San Lazzaro they built their monastery which is a property of the congregation to this day.

In 1773 a group of the Mekhitarists separated from Venice and opened a new monastery in Trieste, which then belonged to the Habsburgs. With her privilege from May 30, 1775, Empress Maria Theresa permitted them to establish their monastery and church as well as to run their own printing-shop. When in 1805 Trieste was occupied by the French the Triestine Mekhitarists lost all their property because they were seen as Habsburg subjects. Whereas Napoleon was favourable to the Venetian brothers, the Triestine congregation had to leave Triest and seek refuge in imperial Vienna.

Emperor Francis I accepted the Triestine monks by his cabinet decree dated December 5, 1810, and granted them residence in his home town of Vienna. Initially in 1811 the Mekhitarist fathers found shelter in the deserted buildings of the old Capucine convent »Am Platzl« in the suburb of St Ulrich. In 1837 they started with the erection of new premises. The main wing of the new monastery followed the lines of the Mechitaristengasse. In 1874 two cross wings and a new church were added and so the monastery reached its present configuration. In the year 2000, on the occasion of the 300th anniversary of their foundation the Mekhitarists of Vienna and those of Venice reunited into one order after having been separated for 227 years.

 

 
Père Sérovpeh DERVICHIAN (10 janv. 1846, Constantinople – 1 janv. 1892, Constantinople)
Հ. Սերովբէ ՏԷՐՎԻՇԵԱՆ (10 յունուար 1846, Պոլիս – 1 յունուար 1892, Պոլիս)

Père Serovpeh Dervichian

Linguiste arménien, appartenant à la Congrégation des Pères Mekhitaristes de Vienne (Autriche). Il est auteur de nombreux articles sur la langue arménienne :
    «Das Altarmenische Ք» [La lettre arménienne Ք], Vienne, 1877 ;
    «Հնդեւրոպական Նախալեզուն» [La langue originale indo-européenne], Constantinople, 1885, son chef-d'œuvre ;
    «Հայերէն թուերն» [Les nombres en arménien], dans la revue «Երկրագունտ»  [Le Globe], 1883…

Il a fondé et édité la première revue linguistique arménienne «Լեզու» [La langue] 1887-1888, pour laquelle il a publié une quinzaine d’articles. Après la fermeture de «Լեզու», Dervichian confia ses textes à diverses publications ; citons en particulier l'introduction, parue dans «Հանդէս ամսօրեայ» [Revue mentuelle, Vienne] 1892, à une vaste étude sur la différence entre l'arménien moderne et la langue classique.

Un manuscrit en « grabar », arménien classique, de plus de 800 pages, sur l'évolution de l'arménien dort encore au Couvent des Pères Mekhitaristes de Vienne.

Dans son long article (dans L’Almanach Théotig, 1914), que vous pouvez lire dans les pages arméniennes, H. Adjarian conclut : «L’apport de Dervichian a été de nous faire connaître la linguistique ; il nous a inculqué l'amour de cette science et a été l’initiateur de ceux attirés par cette discipline. Je ne connais personne de nos auteurs ayant des écrits linguistiques qui n’ait profité des travaux de Dervichian. Et nombreux sont ceux qui ne connaissent que les écrits de Dervichian et lui font des emprunts, souvent sans le citer.»


Frédéric-Armand FEYDIT (15 avril 1908, Paris – 11 mai 1991, Paris )
Ֆրէտէրիք-Արման ՖԷՅՏԻ (15 ապրիլ 1908, Փարիզ – 11 մայիս 1991, Փարիզ)

Éloge par Léon Hatchikian : « Disparition d'une figure éminente »

Né à Paris, le 15 avril 1908, Frédéric Feydit suit ses études secondaires au Lycée Hoche de Versailles. A seize ans, il s'intéresse déjà aux études linguistiques, lorsqu'une famille arménienne vient habiter auprès de ses parents, et lui laisse à son départ Le Premier livre d'arménien de Kazandjian, et le Petit dictionnaire arménien-français de Yeghia Demirdjibachian. Il enseigne le français au Collège arménien Samuel Moorat de Sèvres, tout en suivant les cours d'arménien du professeur Macler à l'Ecole des Langues Orientales, du Père Mariés à l'Institut catholique et du professeur Meillet à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Diplômé des Langues O., le professeur Feydit se rend à Venise chez les Pères Mekhitaristes ; il y enseigne le français de 1933 à 1936, et poursuit ses études arméniennes.

Il épousera en 1937 une Arménienne de Milan, qui avait survécu au génocide. En 1938 il publie un mémoire sur l'historien arménien Heitoun, paru dans la revue Anahide, dirigée par Archag Tchobanian. Cet article le fait connaître des milieux arméniens. Il entre en 1941 au CNRS, qu'il quitte en 1949 pour occuper la chaire d'arménien des Langues O. Il collabore à plusieurs revues scientifiques, dont Pasmaveb, de Venise, et Hantés Amsorya, de Vienne. Parmi ses œuvres, citons Grammaire de la langue arménienne - dialecte occidental (1935), Manuel de la langue arménienne (1948), Amulettes de l'Arménie chrétienne (1986), ainsi que ses études sur les auteurs satiriques arméniens, Hagop Baronian et Yervant Odian ; de ce dernier, il a publié une traduction du Camarade Pantchouni.

Son œuvre majeure restera sans aucun doute sa traduction de l'épopée arménienne David de Sassoun, publiée en 1964 sous l'égide de l'UNESCO. Frédéric Feydit avait épousé la cause arménienne : en 1965, de même qu'il était intervenu vigoureusement lors de l'attaque de Lucien Rebatet dans l'hebdomadaire fasciste Je suis partout du 23 février 1937, il publia dans le journal Le Monde un remarquable article à l'occasion du cinquantième anniversaire du génocide de 1915, article traduit en plusieurs langues et maintes fois reproduit. La grande silhouette de l'arméniste Frédéric-Armand Feydit manquera aux Arméniens comme ils lui manquent là où il se trouve maintenant : Tant il les aimait !

Léon Hatchikian, Bulletin de l'ACAM, numéro 12, 1991

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